Commençons donc par les bonnes nouvelles !
Un article présenté à la conférence EUROPRevent 2012 par le Dr Peter Schnor, cardiologue très prolifique et qui tire ses conclusions d’une étude prospective ayant débuté en 1976 comptant plus de 20 000 individus démontre clairement les bénéfices de la pratique régulière de la course à pied.
Sur une période de suivi de plus de 35 ans, on retrouve une mortalité 44 % moins grande chez les individus qui pratiquent régulièrement la course à pied.
De même , la durée de vie moyenne est de 6 années supplémentaires chez les adeptes de course a pied. Les plus grands bénéfices semblent être associés à ceux qui courent de 1 à 2.5 heures par semaine répartis sur 3 sessions.
C’est ce même cardiologique qui a publié en 2012 dans l’édition de février du European Journal of Preventive Cardiology des résultats provenant de la même cohorte mais s’intéressant surtout aux données portant sur les cyclistes. Il y rapporte que les cyclistes pratiquant à un haut niveau d’intensité et à un niveau modéré ont respectivement une durée de vie de 5.6 et 2.9 années supérieure aux cyclistes pratiquant leur sport à un faible niveau d’intensité.
Comme je ne crois pas que le coeur puisse faire la différence entre un haut niveau d’intensité à vélo ou à la course ou tout autre sport, je crois qu’il faut être prudent avant de mettre les freins aux adeptes d’intervalles à haute intensité. Ce type d’entrainement a clairement fait ses preuves quant à son efficacité en terme d’amélioration de la performance et en terme d’effets physiologiques bénéfiques.
Un autre groupe de chercheurs dont les travaux sont dignes d’intérêt a évalué une panoplies de marqueurs sanguins de stress physiologiques en réponse à la participation à un triathlon de type Ironman. L’Étude comptait 42 participants et les analyses ont été évaluées sur une période de 19 jours. Ils ont même regardé s’il pouvait y avoir des modifications au niveau de l’ADN des athlètes.
Ainsi, ils ont pu démontrer que , malgré une réponse systémique inflammatoire initiale significative, la majorité des marqueurs sanguins étaient revenus à leur niveaux de base 5 jours après l’épreuve. Aussi , ils ont constaté que la capacité antioxidante du plasma augmentait en réponse à l’exercice et que cette capacité regénérative était fortement influencée par le niveau d’entrainement de l’athlète de même que par les stratégies nutritives employées avant, pendant et après l’épreuve.
En bon Français ca veut dire que le corps humain à des mécanismes de réparation très efficaces mais qu’il faut s’assurer d’avoir les conditions optimales pour en permettre l’utilisation optimale. Adaptation, repos et nutrition sont les mots clefs ici.
Il est donc assez clair que la pratique régulière de l’exercice est une bonne facon de vivre plus longtemps et probablement plus en santé. Probablement qu’un peu ( voire pas mal ) d’intensité par ci par là ne nuit pas non plus en autant qu’on respecte le repos nécessaire.
On parle de plus en plus du fait que les sportifs de haut niveau soient plus à risque de développer certaines pathologies cardiaques. Dans mes prochaines chroniques je tenterai de démystifier de quel type de pathologies on parle et quels sont les risques réels. Aussi, existe -t’il des des stratégies pour minimiser les risques de développer ces conditions ? Ce sujet sera couvert de long en large lors de la prochaine conférence de Médecine sportive en marge du Ironman Mont Tremblant le 15 aout 2014. J’ai bien hâte d’entendre les Dr Michel White et Francois Tournoux sur le sujet.
En attendant, comme dans bien des choses, probablement que la dose optimale se situe juste en deçà de l’excès … quoique cette marge soit très variable d’une personne à l’autre.
Marc Gosselin MD , Dip. Med Sport